Edwina MURPHY | Sin no more : Healing, wholeness, and the absent adulteress in Cyprian’s use of John | 1-15 |
Emanuele CASTELLI | Sulpicio Severo contro Girolamo. Per una nuova interpretazione della lettera prefatoria e del primo capitolo della Vita Martini | 17-35 |
Mariagnese GIUSTO | L’interpretazione patristica della pericope evangelica della donna curva (Lc 13, 11- 17) | 37-71 |
Matthieu PIGNOT | Setting rules for becoming Christian : Augustine’s polemical treatise De fide et operibus in context | 73-114 |
Enrico MORO | A proposito delle tre ipotesi sull’origine delle anime nel libro X del De Genesi ad litteram (X, 1, 1 – 5, 8) | 115-137 |
Anne DE SAXCÉ | La rosée dans l’exégèse augustinienne | 139-164 |
Giulio MALAVASI & Anthony DUPONT | Marius Mercator and the Augustinian Concept of Carnal Concupiscence | 165-180 |
François DOLBEAU | Un épitomé inconnu des Confessions d’Augustin | 181-187 |
Comptes rendus bibliographiques | 189-213 |
64/2
Fabienne JOURDAN | Une appropriation habile de Numénius : Eusèbe de Césarée et son emploi critique de l’adjectif ὁµοούσιος en PE XI 21-22 | 215-242 |
Jérémy DELMULLE | Une page inédite d’Augustin sur le septième jour de la Création, tirée du s. 229 W | 243-285 |
Lukas J. DORFBAUER – Victoria ZIMMERL-PANAGL | „Iacobus episcopus“, Ambrosius von Mailand und die Bibliothek von Lorsch | 287-308 |
Cécile LANÉRY | Une bio-bibliographie médiévale : la Vita Augustini BHL 787 et son Indicium inédit | 309-367 |
Gilles BANDERIER | Notes sur la réception d’un exemplum augustinien (Cité de Dieu, XIV, 24) au XVIIIe siècle | 369-375 |
Chronica Tertullianea et Cyprianea 2017 | 377-425 | |
Bulletin augustinien pour 2017/2018 et compléments d’années antérieures | 427-493 | |
Auteurs des travaux recensés | 495-499 | |
Table générale | 501-502 |
Résumés :
Edwina MURPHY, « Sin no more : Healing, wholeness, and the absent adulteress in Cyprian’s use of John », p. 1-15
« Tu vois, tu as été guéri ; ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire » (Jean 5, 14b). Cyprien cite ou fait six fois allusion aux mots de Jésus. Il ne s’intéresse pas tant à la guérison (qu’il ne mentionne qu’une fois, séparément du verset), qu’au besoin de la préserver. Examiner les références de Cyprien à ce passage permet non seulement d’expliquer la relation entre son exégèse et ses préoccupations pastorales, mais aussi de mettre en lumière le lien entre l’intégrité et le salut dans sa pensée, ainsi que le rôle de l’évêque comme médecin. Enfin, l’étude soulève une question textuelle : Le Seigneur dit aussi, « ne pèche plus », à la femme surprise en adultère (Jean 7, 53 - 8, 11), mais Cyprien ne mentionne jamais cette scène. J’examinerai la signification de cette omission.
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Emanuele CASTELLI, « Sulpicio Severo contro Girolamo. Per una nuova interpretazione della lettera prefatoria e del primo capitolo della Vita Martini », p. 17-35
L’auteur de la présente contribution étudie le début de la Vita Sancti Martini de Sulpice Sévère et en particulier la valeur à assigner à l’indication « suppresso … nomine libellus edatur … titulum frontis erade … » à la fin de l’épître dédicatoire. Ces mots ne peuvent pas être interprétés dans une perspective rhétorique ni comme variation personnelle de Sévère sur un souvenir d’Ovide ou d’Horace ou de Martial. Il faut plutôt les considérer comme une affirmation très fortement polémique, conçue en particulier en réaction à la publication du De viris inlustribus de Jérôme. Il faudra aussi interpréter le premier chapitre de la Vita Martini dans ce même ordre d’idées.
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Mariagnese GIUSTO, « L’interpretazione patristica della pericope evangelica della donna curva (Lc 13, 11- 17) », p. 37-71
La péricope évangelique de la guérison de la femme courbée a attiré l’attention de beaucoup d’auteurs patristiques ; certains n’y ont fait que quelques allusions tandis que d’autres ont développé un véritable commentaire. Dans l’ensemble, l’analyse de leurs textes permet de lire cet épisode évangelique comme une parabole du plan du salut de Dieu pour le genre humain. L’article est divisé en trois parties pour mettre en évidence l’évolution et la complémentarité des commentaires des différents auteurs : dans la première partie, on étudie les auteurs antérieurs ou contemporains à Augustin ; dans la deuxième, on s’arrête sur l’interprétation augustinienne ; dans la troisième, parmi les auteurs postérieurs à Augustin, on signale ceux qui s’en sont inspirés et ceux qui ont puisé à d’autres sources.
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Matthieu PIGNOT, « Setting rules for becoming Christian : Augustine’s polemical treatise De fide et operibus in context », p. 73-114
Le De fide et operibus, écrit à un tournant dans la vie d’Augustin (412-413) contre des adversaires anonymes qui mettaient en doute la nécessité d’une discipline pré-baptismale, fournit un exemple remarquable de l’importance de l’initiation chrétienne en vue de dicter des règles de comportement et de définir l’appartenance chrétienne. L’article suggère qu’il ne faut pas considérer le traité comme une réponse ponctuelle à un problème marginal, mais plutôt le situer dans le contexte de pratiques divergentes d’initiation : tout comme les écrits de ses adversaires, le traité visait à établir des normes fondées sur une exégèse détaillée de passages faisant autorité. L’article montre ensuite que la position d’Augustin, consistant à mettre en place des règles strictes d’admission pour les convertis et les catéchumènes, se situe en continuité avec l’insistance dans la production augustinienne plus généralement sur le respect de règles de conduite à la fois pour les catéchumènes et les baptisés. Développant ce qu’Augustin avait progressivement enseigné dans ses sermons et ses ouvrages antérieurs, ce traité, peut-être composé en lien avec la participation régulière d’Augustin à l’instruction des catéchumènes à Carthage, où il séjourne longuement en 412-413, définit comment le catéchuménat doit être organisé et conçu en Afrique tardo-antique et constitue une synthèse fondamentale et méconnue des conceptions de l’évêque d’Hippone.
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Enrico MORO, « A proposito delle tre ipotesi sull’origine delle anime nel libro X del De Genesi ad litteram (X, 1, 1 – 5, 8) », p. 115-137
Dans le livre X du De Genesi ad litteram, Augustin consacre à l’origine des âmes d’Ève et des descendants d’Adam une réflexion approfondie, qui, dans sa partie initiale, est considérée par la plupart des chercheurs comme peu claire. L’article propose une analyse des chapitres 1-5 du livre X, où sont exposées et discutées trois hypothèses sur l’origine des âmes humaines, pour mettre en évidence la logique qui soutient l’argumentation d’Augustin et montrer comment celle-ci peut être jugée tout à fait cohérente.
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Anne DE SAXCÉ, « La rosée dans l’exégèse augustinienne », p. 139-164
Dans cet article nous nous proposons d’envisager les différents textes où Augustin fait l’exégèse d’une image biblique importante, celle de la rosée. La rosée biblique est très souvent évoquée par les Pères, à l’occasion de plusieurs récits importants (la toison de Gédéon par exemple, ou bien la bénédiction de Jacob) ou de versets qui s’en inspirent (dans le Cantique des cantiques, dans le Deutéronome, dans les Psaumes, chez Isaïe, et en bien d’autres endroits). Nous nous efforçons de comparer ici différentes exégèses patristiques avec les textes d’Augustin, pour souligner à la fois ce qu’il doit à ses prédécesseurs, et ce qui lui est propre. À travers ce thème de la rosée, qui se révèle essentiel, nous tâchons de cerner l’originalité de la réflexion augustinienne sur la recherche du bonheur.
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Giulio MALAVASI & Anthony DUPONT, « Marius Mercator and the Augustinian Concept of Carnal Concupiscence », p. 165-180
Au Ve siècle, Marius Mercator est l’un des théologiens les moins connus parmi ceux qui ont réagi contre les pélagiens. Comme tel, il a écrit contre les principaux protagonistes du mouvement pélagien : Pélage, Célestius et Julien d’Éclane. Parce que cela constitue l’une des questions les plus débattues dans la controverse pélagienne, le concept augustinien de concupiscence charnelle peut facilement servir de test décisif afin d’évaluer la loyauté de Marius Mercator à l’égard de la doctrine antipélagienne d’Augustin et sa compréhension de celle-ci. Une analyse textuelle méticuleuse des passages dans lesquels Mercator traite de la concupiscence charnelle montre que, même s’il a une bonne connaissance de la doctrine d’Augustin, parallèlement, il simplifie et atténue souvent la complexité de la position de saint Augustin.
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François DOLBEAU, « Un épitomé inconnu des Confessions d’Augustin », p. 181-187
Un épitomé inédit des Confessions d’Augustin figure dans un manuscrit de Clairvaux du XIIIe s. Son prologue, publié en annexe, révèle les noms du dédicataire, M. abbé prémontré de Saint-Marien d’Auxerre, et de l’auteur, B. chanoine de la même abbaye. Tous deux sont identifiables, le premier avec l’abbé Milon de Trainel († 1203), le second avec Bernoald qui lui succéda. Cet épitomé est distinct des Soliloquia animae ad Deum du Pseudo-Augustin, contrairement à ce qu’avait affirmé, d’après une autre copie aujourd’hui perdue, un bibliothécaire du XVIe siècle.
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Fabienne JOURDAN, « Une appropriation habile de Numénius : Eusèbe de Césarée et son emploi critique de l’adjectif ὁµοούσιος en PE XI 21-22 », p. 215-242
En PE XI 21, Eusèbe produit une série de citations de Platon visant à convaincre de l’accord du philosophe avec Moïse sur la définition du Bien identifié à Dieu. Ces citations donnent lieu à une paraphrase affirmant l’accord de Platon et des Hébreux sur le monothéisme, tout en dénonçant le polythéisme philosophique. Or, dans cette critique, Eusèbe a un emploi fort problématique du terme ὁμοούσιος (PE XI 21 6). Le rejet de la notion qu’il véhicule à propos du Bien (identifié à Dieu) et de ce qui provient de lui crée une double difficulté : la compréhension de ce refus lui-même, alors qu’Eusèbe acceptera le terme ὁμοούσιος après Nicée pour évoquer la relation entre le Père et le Fils ; la remise en cause apparente de la divinité du Fils provoquée notamment par ce rejet lorsque le discours d’Eusèbe est envisagé d’un point de vue théologique. Dans sa paraphrase de Platon, Eusèbe s’approprie par avance le propos des quatre fragments de Numénius qu’il cite au chapitre suivant (PE XI 22). Ce premier article montre ce que sa paraphrase doit à ces fragments et comment la double difficulté théologique trouve une première solution grâce à un rappel du sens pris par l’adjectif ὁμοούσιος à l’époque d’Eusèbe et chez Eusèbe lui-même.
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Jérémy DELMULLE, « Une page inédite d’Augustin sur le septième jour de la Création, tirée du s. 229 W », p. 243-285
Édition princeps d’un fragment du s. 229 W d’Augustin, sur le septième jour de la Création, dernier sermon d’une série de sept consacrés à l’explication de l’Heptaméron. L’existence de ce sermon n’était connue jusqu’à présent que par l’Indiculus d’Hippone. Comme les autres fragments de cette série (s. 229 R-V ; le s. 229 Q, sur le premier jour, est perdu), ce sermon nous est parvenu essentiellement par l’intermédiaire de l’Expositum in Heptateuchum de Jean Diacre, conservé dans le ms. Paris, BnF, lat. 12309. La connaissance probable, par Isidore de Séville, de plusieurs pièces de la série, incite également à rechercher dans son Expositio in Genesim d’autres traces de passages perdus de ces mêmes sermons.
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Lukas J. DORFBAUER – Victoria ZIMMERL-PANAGL, « „Iacobus episcopus“, Ambrosius von Mailand und die Bibliothek von Lorsch », p. 287-308
La première partie de l’article éclaire une vieille erreur : à partir des entrées dans les catalogues carolingiens de la bibliothèque de Lorsch on a déduit, à tort, des œuvres perdus par un auteur inconnu « Iacobus episcopus ». En fait, ces entrées portent témoignage d’une collection des œuvres par Ambroise de Milan, collection qui est autrement connue dans une forme comparable seulement par un seul codex plus tard (Karlsruhe, BLB Aug. perg. 130, s. X1). Le corpus ambrosien attesté à Lorsch est interéssant en ce qui concerne la transmission et l’édition des textes en cause, notamment les oraisons funèbres pour Satyrus. Ces questions sont discutées dans la deuxième partie de l’article.
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Cécile LANÉRY, « Une bio-bibliographie médiévale : la Vita Augustini BHL 787 et son Indicium inédit », p. 309-367
La Vita Augustini BHL 787 fut rédigée, au XIe-XIIe s., dans la région de Cologne, ou peut-être de Trèves, par un hagiographe qui prit pour base le récit d’Augustin dans les Confessions et celui de Possidius dans la Vita BHL 785. À l’instar de Possidius, il joignit à sa compilation un Indicium omnium librorum eius, une bibliographie augustinienne, basée sur différentes sources livresques (les Révisions, une liste anglo-normande, les Confessions), et sur le dépouillement d’un certain nombre de manuscrits augustiniens. Le document qui résulta de son butinage bibliographique constitue un curieux et précieux témoignage d’érudition médiévale : on en trouvera ici une édition critique, assortie de notes de commentaire.
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Gilles BANDERIER, « Notes sur la réception d’un exemplum augustinien (Cité de Dieu, XIV, 24) au XVIIIe siècle », p. 369-375
On lit dans la Cité de Dieu une anecdote racontant qu’un prêtre nommé Restitutus pouvait à volonté se plonger dans un état de catalepsie qui le faisait passer pour mort. Cet exemplum fut mentionné plusieurs fois au XVIIIe siècle, parfois dans un but apologétique, en pleine controverse sur le jansénisme et la question des miracles.