La Johannide est une épopée panégyrique en huit livres, chantée par Corippe en l’honneur du magister militum Jean Troglita, qui fut chargé par l’empereur Justinien de mater les insurrections berbères et de pacifier l’Afrique entre 546 et 548. Dans l’organisation d’ensemble du poème, le livre 4 occupe un statut particulier. Il réunit, en effet, la fin du récit enchâssé du tribun Libératus (3, 52 – 4, 246) sur le passé de l’Afrique, qui est aux abois, et l’évocation des premières décisions de Jean Troglita, qui arrive sur place providentiellement. L’analyse met ici en lumière les ressorts précis de la composition, procède à l’inventaire de la matière épique et souligne l’idéologie politique et religieuse qui sous-tend le livre, ainsi que son intérêt historique (et notamment prosopographique), avant de traiter de la langue, de la métrique et de la stylistique. Cette édition critique est enfin la première qui donne au livre 4 ce qui est sans doute sa vraie fin, que les éditeurs précédents plaçaient 48 vers plus bas. Comparé aux livres 2 et 3 (très majoritairement ethnographiques et historiques) et aux livres 5 à 8 (formant une section iliadique où dominent les récits de bataille), le livre 4 paraît ainsi, par sa variété formelle cependant soumise à une unité globale de ton, être une bonne pierre de touche pour mettre à l’épreuve l’habileté de l’écrivain Corippe et son rapport à l’autorité littéraire.
EAA 202 : Paris, Institut d’études augustiniennes, 2017
ISBN : 978-2-85121-286-3
271 p., 165 x 250 mm
36€ TTC